LANDEMER
Nous décidons de partir vers l’ouest sur la route des caps.
Le ciel est sombre sur Equeurdreville mais la route côtière est agréable.
Le vent commence déjà à chasser les nuages lorsque nous arrivons à Urville. Le soleil fait son apparition au dessus des belles villas de bord de plage.
Poursuivant notre route nous arrivons sur les hauteurs des falaises de Landemer d’où nous pouvons admirer Urville et la rade de Cherbourg balayés par le vent. Les falaises abruptes de 30 à 70 mètres (Landemer, le Castel Vendon, le Mur-blanc) qui forment une façade maritime de quatre kilomètres tombent à Landemer qui marque la rupture avec l’agglomération cherbourgeoise et la large baie qui baigne la plage d’Urville.
Cette situation offre une vue privilégiée sur la mer qui fût autrefois utilisée à d’autres desseins…
Vers l’ouest un sentier côtier permet de rejoindre le hameau de Gruchy, village du peintre Jean-François Millet.
Le Hameau de Gruchy
Le hameau de Gruchy à Gréville-Hague a vu maître Jean-François Millet, le peintre des réalités paysannes, le 4 octobre 1814 dans une famille paysanne très pieuse et relativement aisée.
Il part étudier la peinture à Cherbourg à l’âge de 20 ans, puis dans l’atelier de Delaroche, à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris.
Parti vivre à Barbizon dès 1849, Jean-François Millet ne reviendra qu’en de très rares occasions dans son village natal, mais son œuvre témoigne aujourd’hui de l’empreinte laissée par Gruchy sur la palette de l’artiste.
La maison natale de JF.Millet.
Les œuvres les plus connues de Jean-François Millet s’appellent « Les Glaneuses » et « L’angelus » mais durant sa présence à Gruchy il a beaucoup peint son environnement proche, notamment la maison en face de la sienne, et plus particulièrement son puits puisqu’on en compte plusieurs dizaine de représentations dans sa production.
La maison au bout du hameau de Gruchy.
Port Racine
La route du bord de mer vers l’ouest nous mène à Port Racine.
Ce port a la réputation d’être le plus petit port de France avec une surface de 800m2 et une ouverture entre les deux jetées de 11m.
Ce port doit son nom à l’un des derniers corsaires qui sévissaient sous Napoléon, le capitaine François-Médard Racine (1774-1817).
Au début de l’année 1813, il choisit cet endroit comme refuge stratégique. Il construisit une jetée pour se protéger du mauvais temps et éviter de se faire repérer par les navires ennemis. De là, il pouvait rapidement lancer sa goélette l’ « Embuscade » sur les navires doublant le cap de la Hague, Cap Cotentin ou faisant du trafic avec les îles anglo-normandes.
Aujourd’hui Port Racine abrite de modestes barques de pêcheurs plaisanciers qui sont amarrées à des cordages qui courent d’une jetée à l’autre.
Le Cap de la Hague / Le Phare de Goury
Nous quittons Port racine et poursuivons vers Auderville.
Auderville est située à la pointe de la Hague longée par le Raz Blanchard, l’un des plus forts courants de marée du monde. Il doit son nom à la blancheur de ses vagues coupées dans leur mouvement par les forts courants dus aux hauts fonds entre le cap de la Hague et les îles Anglo-Normandes au large. Ces courants, pouvant atteindre la vitesse de 10 noeuds par grande marée, sont les plus forts d’Europe et rendent la navigation très difficile.
Goury et son phare avec les petits murets si caractéristiques de la lande ont donnés à l’endroit l’appellation de Petite Irlande.
Le phare de Goury est situé à la pointe extrême de la presqu’île, à 800 mètres du littoral et culmine à 48m. La construction du phare fût décidée en 1823 après que 27 navires aient sombré. La construction de l’édifice en granit fût achevée en 1837 après 3 ans d’intenses travaux. C’est là aussi que fût construite en 1878 la première station de sauvetage en mer aujourd’hui remplacée par la SNSM.
Le vent souffle fort sur le cap, ce qui nous assure également un ciel bien dégagé.
Le Nez de Jobourg
Nous reprenons notre route vers le sud, en direction du Nez de Jobourg.
Le Nez de Jobourg est le nom des falaises culminant à 128 mètres et qui figurent parmi les plus hautes d’Europe continentale. Il est classé en réserve ornithologique où viennent nicher des cormorans huppés, fulmars, goélands argentés, grands corbeaux. Cela n’empêche pas les pêcheurs de venir relever les casiers.
La ballade sur le sentier qui longe la falaise est très agréable. Nous sommes désormais à l’abri du vent et nous commençons à bien sentir les effets du soleil au dessus de nos têtes. Il fait presque chaud maintenant…
Le Nez de Jobourg est utilisé comme poste de surveillance du trafic maritime. Depuis le Nez de Voidries on peut admirer le panorama sur le Nez de Jobourg, la pointe de Goury et les îles anglo-normandes. Vers le sud on aperçoit l’Anse de Vauville.
L’Anse de Vauville
L’arrivée sur l’anse de Vauville par la D318 est magnifique. Nous embrassons la longue plage de 11km qui s’étend en une longue baie jusqu’à Flamanville. Totalement dépourvue de rochers, cette plage est très prisée par les baigneurs et les surfeurs.
Nous apercevons au large les îles anglo-normandes : Jersey , Guernesey, Sark et Alderney.
Pour le moment seuls quelques moutons profitent de l’herbe grasse des verts pâturages au milieu d’un décor aux couleurs contrastées.
L’autre site remarquable de l’Anse de Vauville s’appelle la Mare de Vauville. Il s’agit d’un marais d’eau douce protégé de la mer par un étroit cordon dunaire. Classée réserve naturelle en 1976, la mare de Vauville s’étend sur 62 ha et abrite plus de 150 espèces d’oiseaux, 350 espèces de plantes et 16 espèces de batraciens.
Après cette grande ballade, nous rentrons sur Cherbourg pour flâner dans les rues de la vieille ville.
Nos pérégrinations nous conduisent devant une boutique au nom bien connue des cinéphiles que nous sommes…
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